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Compte rendu du stage de formation au recycleur Inspiration

 

 

Le Lophelia II file sous le soleil faiblissant de ce début de mois de novembre, poussé par le sourd vrombissement de ses 330 chevaux. Réussir ce week-end n'avait rien de gagné: initialement nous devions partir pour un stage de plongée profonde du côté de Saint Cyr ; mais la structure qui devait nous accueillir nous ayant fait faux bon, c'est grâce à un peu de chance et beaucoup de persévérance de la part de notre président qu'il a été possible d'organiser en urgence un stage recycleur au sein même du CASA.

 

Après s'être extirpé le mercredi soir des interminables bouchons toulousains et une bonne nuit de sommeil dans les mobil-homes d’Argelès, le stage débute donc ce jeudi 1er novembre en terrasse sur les quais de Port-Vendres en attendant l'ouverture de la capitainerie. L'occasion de faire un tour de table et de faire connaissance avec nos 3 formateurs qui vont avoir du pain sur la planche:

-        2 débutants en recycleur,

-        3 cross-over du Submatix vers l'Inspiration,

-        2 aspirants instructeurs.

 

Au programme de ces 4 jours:

-        Découverte et préparation de la machine le jeudi matin.

-        Première plongée l’après-midi.

-        Puis, ce sera 2 plongées par jour, avec cours théorique le soir.

 

Ce ne sera donc pas de tout repos pour un week-end de la Toussaint.

 

Après la présentation théorique de la machine voici le temps de passer à la pratique:

-        La boucle tout d'abord avec le test des soupapes.

-        Les faux-poumons, expiratoire à droite avec l'injection d'O2, inspiratoire à gauche avec l'injection de diluent.

-        Puis l'intérieur du capot: là aussi, une bouteille d'O2 à droite, une de diluent à gauche.

-        Au milieu le canister, les 3 papillons qui permettent de le démonter en faisant attention à la connexion du tempstick. La cartouche de chaux sodée bien maintenue entre 2 filtres destinés à retenir toute poussière.

-        Sur le haut du canister, le cerveau: avec ses 3 cellules oxygène, les piles d'alimentation, le solénoïde d'injection d'O2, et la source du HUD.

-        Ne pas oublier : 2 fois 2 kg de plomb à insérer dans des poches sur le haut de la machine...

 

 
   


Une fois le canister rempli de chaux neuve, le tempstick reconnecté, le canister refermé et les bouteilles bien remplies, il est temps de refermer le capot, la boucle et d'effectuer les tests d'étanchéité, en surpression… en dépression... OK. Bon, on peut à présent étalonner, à l'aide du système VISION. Son utilisation est vraiment des plus simples : appui gauche pour le démarrer, il passe ses tests et propose de lui même l’étalonnage : ouverture O2, puis diluent, ouverture de la boucle injection d'O2. Le temps que les PpO2 montent, que les cellules se stabilisent et voilà c'est fait. Fermeture des bouteilles et de la boucle. Arrêt du VISION. La machine est prête au départ...

Le local encombré par la douzaine de machines...

 

 

 

Restau Chez Bébère … même le soleil était là


Le temps d'un restau chez Bébère et de repasser prendre les machines au local, nous voilà partis pour la première plongée.

 

Les palanquées sont faites, puis chacun s'équipe, ce qui n'est pas évident du fait de l'encombrement des faux-poumons. Les premières plongées se feront sans bail-out. Check-list: VISION démarré, O2 ouvert 200 bars, diluent ouvert 180 bars, inflateur étanche connecté et opérationnel, inflateur wing opérationnel. Injecteur O2 … opérationnel. Injecteur diluent … aussi. Détendeur du direct system opérationnel. Le VISION injecte jusqu'à stabiliser le setpoint de 0,7. Pas de bail-out: le secours se fera sur le diluent ou sur le relais emporté par l'instructeur. Respiration sur la boucle... la PpO2 reste constante, le tempstick commence à se noircir, les valeurs de PpO2 sont voisines. C'est bon, on peut aller à l'eau!

 

 
   

La couleur verdâtre de l'eau à la sortie du port en disait déjà long : la visibilité ne sera pas celle des grands jours! Ca ne va pas être évident! Pas évident non plus de descendre malgré les 4 kg de plomb sur la machine et autant à la ceinture!... Mais bon en s'aidant du mouillage on y arrive. Bubble check à 6m et on continue la descente dans le vert... enfin le vert foncé, plutôt gris d'ailleurs voir franchement noir dès 13 mètres... Ha, ça s'arrête... on doit être au fond alors!

 

 

14 plongeurs dont 12 « recycleux » sur le bateau, ça passe...

 

 


 

Les petites mains s’affairent… ;) ;) ;)

 

Gonfler l'étanche, essayer de se stabiliser un peu et c'est parti pour le 1er exercice: saisir le détendeur de circuit ouvert, fermer la boucle et passer sur le 2ème détendeur, 2 respirations, puis repasser sur la boucle en soufflant dans l'embout avant de l'ouvrir. Merde ça fait glou glou... j'ai pas fermé avant de sortir de la boucle mais après... Bon, c'est pas très grave un peu d’eau passe dans le faux poumon expiratoire où elle se retrouve piégée. Vidage de masque. Stabilisation tant bien que mal (le poumon ballast n’existe plus !), allez partons pour une superbe exploration par 15m de fond avec une visibilité d'au moins 60 voire 80 … centimètres!

 

« 15 mètre 15 minutes », le gros intérêt du recycleur c'est l'autonomie! Mais bon là... on peut remonter, personne ne s'en plaindra. Phase délicate que celle de la remontée: wing, étanche et faux-poumons ne demandent qu'à embarquer le plongeur à la surface, et comme si ça ne suffisait pas l'injecteur d'O2 crachote pour maintenir la PpO2 qui chute au fur et à mesure que la pression ambiante diminue. Ouvrir la purge de l'étanche, vider la wing et souffler par le nez suffisent à s'en sortir mais malgré tout tenir le pallier n'est pas évident: 1kg de plus ne serait pas superflu.

 

 

 

 

 

 
   


Retour au bateau en continuant à surveiller que la PpO2 soit bien régulée. Et voilà, la première plongée est faite! Débriefing à bord. Puis retour au local pour rincer le matériel: la boucle, les faux-poumons. Et regonfler le diluent comme l'oxygène. Retour en salle pour un cours théorique sur les principes élémentaires d'évolution de la PpO2, accompagné de quelques amuse-gueules avant de terminer la soirée par un savoureux repas à l'Archipel. 23 heures, il est temps de rentrer se coucher au bungalow.

 

 

Après en avoir profité … il faut rincer

 

 

 

Après avoir rincé, il faut regonfler…

 

Debout 7h30 pour se retrouver au local, tester les machines et débuter une nouvelle journée faite cette fois de 2 plongées. Toujours sans relais mais en commençant à affiner ses sensations de stabilisation et en enchaînant les remontées afin de bien maîtriser les variations de volume … 1kg de plomb en plus, ça aide bien à tenir le palier à 3 mètres! La visibilité par contre ne s'est guère améliorée, même en allant du côté de la réserve. Malgré tout une rencontre insolite avec un calmar est venue agrémenter ces plongées. Une belle journée à l'issue de laquelle il faut pourtant complètement re-préparer les machines: changement de la chaux, gonflage, rinçage... Etc...

 

 

 

 
   


Dès le soir la formation commence à se tourner plus précisément sur les incidents qui peuvent survenir: hypercapnie et essoufflement, perte de l'affichage, PpO2 trop forte ou trop faible, entrée d'eau dans la boucle... Quelle réaction adopter en urgence afin de se donner le temps du diagnostic et de trouver une solution de secours: injection manuelle de diluent ou d'O2, et en solution ultime la sortie de la boucle.

 

 

 

 

Le samedi est consacré à mettre en pratique les  réactions aux cas de pannes vues la veille: maintien  d'une PpO2 en manuel, alarme de seuil de PpO2 haut  face auquel il faut immédiatement réagir en rinçant la  boucle au diluent, plus délicat: pilotage de l'injection   O2 à l'aide du robinet... Cette fois-ci on part chacun  avec son bail-out. Lâcher du parachute en fin de plongée. Chacun prend ses marques à son rythme et la visibilité elle-même commence à s'améliorer … mais il aura fallu se rapprocher de l'Espagne pour ça! Du  coup on en profite pour faire le plein de gazoil à Port-  Bou avant de rentrer de nuit sur Port-Vendres. Une  longue journée à l'issue de laquelle on peine à     retourner rincer le matériel au local et enfin rejoindre la   salle de la capitainerie pour un ultime cours sur les  accidents avant de se restaurer à l’Archipel. A peine le   temps de prendre une douche et chacun s'effondre sur      son lit au retour au bungalow!

 

 

 

Coco à la sortie de l'eau

 

Dimanche dernière journée du stage, ultime vérification des machines: test d'étanchéité en dépression, en surpression, étalonnage et nous voici partis pour la dernière plongée. Un temps il fut question de plonger sur le Bananier, mais finalement nous retournons à la réserve pour une dernière plongée consacrée simplement à de l'exploration. Retour au local après le repas chez Bébère pour débriefer du stage, vérifier les acquis théoriques et partager nos impressions, qui sont unanimes: nous avons tous passé un excellent week-end ! L'ambiance était excellente: à la fois studieuse et ouverte, rigoureuse mais conviviale. Nous remercions nos instructeurs pour cette formation complète et détendue, eux nous remercient et nous félicitent pour l'organisation sans faille, le très bon niveau technique des élèves et la grande qualité du matériel mis à disposition. Les conditions de visibilité n'étaient vraiment pas favorables et ont failli stopper la formation ; seul la confiance mutuelle que se sont rapidement accordés instructeurs et stagiaires a permis de mener à bien ce stage, prouvant une fois de plus que la confiance est l'élément indispensable de tout apprentissage.

 

Il faut remarquer aussi que les machines ont aussi été d'une remarquable fiabilité : aucun problème technique à déplorer, ce qui confirme que la décision de remplacer nos anciennes machines et de rentrer dans un cursus fédéral « classique », était certainement la meilleure à prendre...

 

Le stage à peine fini, la pluie se met à tomber … même la météo nous aura été favorable jusqu'au bout ! Il ne reste plus qu'à retourner nettoyer les bungalows avant de nous quitter, en espérant que nous aurons prochainement l'occasion de revoir nos formateurs qui en tout cas semblent avoir bien envie de revenir nous voir. Ce sera avec plaisir!

 

Un vent nouveau pourrait bien souffler sur l'activité recycleur du club ! En tout cas peu de clubs associatifs ont la chance de pouvoir organiser une telle formation !


La photo du groupe des 12 recycleux...

 

De gauche à droite : Jef Profit, François Rondet, Sylvain Pradayrol, Stéphane Lafaille, Christophe Lalo, Coco Marizy, Thierry Penot, François Brun, Caroline Dumas, Jean-Pierre Montseny, Emmanuel Laroche, Jean-François Dermit.

 

 
 

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